dimanche 25 octobre 2015

Bain de lune



"Bain de Lune"
de Yanick LAHENS

Livre Audio - Editions THELEME



L'auteur


Yanick Lahens, est une écrivaine haïtienne, née à Port-au-Prince en Haïti en 1953. Elle effectue ses études à l’université Paris IV-Sorbonne avant de rentrer à Haïti où elle enseigne à l’École normale supérieure jusqu’en 1995. Très impliquée dans la vie associative d’Haïti, elle est cofondatrice de l’Association des écrivains haïtiens.
En 2008, son roman La Couleur de l’aube a obtenu les prix Millepages, le Prix RFO et le Prix Littéraire Richelieu de la Francophonie.



Le résumé de l'éditeur

Après trois jours de tempête, un pêcheur donne l’alerte : il vient de découvrir le corps d’une jeune fille échoué sur la grève. Sa voix de rescapée va bientôt s’élever pour convoquer les trois générations qui l’ont précédée. Yanick Lahens expose toute l’étendue de son talent avec l’assurance d’une romancière passée maître dans la peinture des ombres sur ses fresques solaires du vivre haïtien… Une histoire tragique dont on ressort la tête pleine d’images sublimes. Un roman poétique et politique.

Mon avis

La plume de Yanick Lahens est très poétique. Chaque phrase mériterait que l'on s'y attarde pour ne rien laisser échapper. Cependant, si la prose est proche de la poésie, l'histoire n'a de romanesque que le titre que je trouve magnifique. On baigne dans un monde de misère, de violence au milieu des esprits du vaudou haïtien et des invisibles... Certaines scènes de torture sont particulièrement difficiles à écouter. Le sort des femmes de cette île n'a rien d'enviable et la seule histoire d'amour qui semblait pouvoir adoucir un peu le récit m'a rapidement glacé le sang... C'est techniquement un très beau texte, mais qui ne me parle pas !
J'ai découvert ce livre en version audio. Je me suis perdue entre les noms des personnages (Tertulien, Mésidor; Philogène, Olmène...), le nom des villes, les références au passé... Bref, un support visuel pour mémoriser les éléments essentiels m'a manqué. Certains chapitres sont plus simples à suivre que d'autres, mais je reconnais que je serais bien incapable de raconter fidèlement l'histoire que j'ai entendue. 
J'ai beaucoup apprécié le principe du livre audio car je passe de nombreuses heures sur la route. Le livre audio m'offre une alternative à la musique pour optimiser ce temps perdu.
Merci aux éditions Thélème et à Babelio pour cette découverte !









Les fantômes sont moins lourds à porter...



Le train des orphelins
de
Christina Baker Kline

Editions BELFOND - Octobre 2015


L'auteur


Auteur de cinq romans et d'essais, c'est avec "Le train des orphelins, inspiré de l'histoire familiale de son mari, que Christina Baker Kline s'est révélée au public. Près de deux millions d'exemplaires vendus dans le monde, dans le top des ventes aux USA depuis deux ans, "Le train des orphelins est son premier livre à paraître en France." (éditions Belfond)






Extrait de la 4ème de couverture

Entre 1854 et 1929, des trains sillonnaient les plaines du Midwest avec à leur bord des centaines d'orphelins. Au bout du voyage, la chance pour quelques-uns d'être accueillis dans une famille aimante, mais pour beaucoup d'autres une vie de labeur, ou de servitude. 



L'histoire en quelques mots et mon avis...

1929 - Niamh, petite orpheline irlandaise expatriée aux cheveux roux flamboyants, passagère parmi tant d'autres enfants de ce "train des orphelins", parcourt un chemin bien plus escarpé et endure un destin beaucoup moins pétillant que celui "d'Anne, héroïne du livre de Lucy Maud Montgomery "Anne... la Maison aux pignons verts.

2011 - Molly, dix-sept ans, placée en famille d'accueil dans le Maine, doit effectuer des heures de travail d'intérêt général pour avoir volé un vieux livre dans une bibliothèque.
Niamh (devenueVivian), âgée aujourd'hui de plus de quatre-vingt-dix ans, propose à Molly de l'aider à ranger son grenier pour s’acquitter de sa dette. Les objets entassés depuis des années dans les cartons ravivent les souvenirs de la vieille dame... 

J'ai tellement aimé cette histoire que je pourrais la lire une seconde fois si je n'avais pas une PAL qui ne cesse de s'accroître. L'écriture de Christiana est agréable, fluide, juste. 
Même si cette fiction est terriblement émouvante, qu'elle flirt avec la misère humaine, la pauvreté et la crasse, l'histoire n'est ni mièvre ni pathétique. L'alternance entre deux époques rend la lecture encore plus dynamique et donne, au fil des pages, de plus en plus de corps aux personnages. Je suis toujours fascinée par ces auteurs talentueux, capables d'une telle prouesse.
Mais, que vais-je lire après ça ?



Quelques extraits...

"De même qu'avec Carmine et Dutchy lors du voyage en train, ce petit groupe de femmes est devenu, en quelque sorte, ma nouvelle famille. Comme un poulain abandonné qui se blottirait contre des vaches dans l'étable, peut-être ai-je juste besoin de sentir que j'ai une place quelque part."

"Seule la croix irlandaise de ma grand-mère, que je ne retire que rarement, me lie à mon passé. En grandissant, je finis par m'apercevoir que ce souvenir m'a été donné par une femme qui a mis sur un bateau, avec toute sa famille, son fils unique, sachant fort bien qu'elle ne les reverrait sans doute jamais plus."

Note de l'auteur sur l'origine du livre






samedi 3 octobre 2015

Un vrai mensonge...



D'après une histoire vraie
Delphine de Vigan
 
L'auteur
Delphine de Vigan est romancière. Elle est notamment l’auteur de No et moi, Prix des Libraires 2008, adapté au cinéma par Zabou Breitman, des Heures souterraines (2009), adapté pour Arte par Philippe Harel, et de Rien ne s’oppose à la nuit (2011), Prix Fnac, Grand prix des lectrices de Elle et Prix Renaudot des lycéens. Ses livres sont traduits dans le monde entier (JCLattès)

L'histoire en quelques mots...

Delphine, romancière très connue rencontre au cours d'une soirée une certaine L.
Cette femme blonde, représente aux yeux de l'écrivaine la perfection faite femme. En plus d'être belle, élégante, raffinée, L. n'a aucun problème pour se mouvoir en société et nouer des contacts avec autrui, toutes ces qualités dont Delphine se sent dépourvue. Dès lors, L. s'immisce dans la vie de Delphine pour ne plus la lâcher... Toutes les attentions à priori protectrices et salvatrices sont-elles bienveillantes ?
Mais qui est cette L. qui exhorte sans cesse la romancière à écrire un témoignage plutôt qu'une fiction ?

Mon avis

La question est posée : qu'attend donc le lecteur aujourd'hui ? De la réalité ou de la fiction ? Un témoignage ou une histoire ? Du vrai ou du faux ? S'il préfère le faux, faut-il que cela semble vrai ? Voyeur ou pas ? C'est autour de toutes ces questions que Delphine de Vigan tend ses rets et manipule le lecteur avec une écriture tout en finesse... C'est diaboliquement bon !

L'histoire commence ainsi... (fiction ou témoignage ?)




Quelques extraits


"J'aime cette facilité dans l'échange que l'on éprouve avec certaines personnes, cette manière d'entrer tout de suite dans le vif du sujet. J'aime parler des choses essentielles, émotionnelles, même avec des amis que ne je vois qu'une ou deux fois par an. J'aime chez l'Autre (et chez les femmes souvent) cette capacité à évoquer l'intime sans pour autant être impudique."

"Les histoires gisent dans le sol, comme des fossiles. Elles sont les reliques issues d'un monde préexistant. Et le travail de l'écrivain consiste à utiliser les outils de sa boîte pour les dégager avec précaution et les extraire, aussi intacts que possible."

"Je ne pouvais m'empêcher de penser à ses derniers mots. Ce n'était pas une mise en garde, c'était une malédiction. Un sort funeste et inéluctable que L. m'avait jeté."

Plaisirs sucrés...



La saison des confitures
Véronique Le Normand

100 recettes et idées gourmandes
Albin Michel - 1997

4ème de couverture


Rituel de la cueillette, alchimie des fruits qui bouillonnent, mystère des métamorphoses du sucre sous un manteau d'écume, cérémonie presque religieuse de la mise en pots : la confiture est une magie sans cesse renouvelée au fil des saisons, une fête des cinq sens qui révèle les parfums et les saveurs de l'enfance.

C'est aussi une histoire d'amour et de famille où l'on se transmet, tels une baguette magique, un chaudron et un grimoire, la cuillère en bois, la bassine en cuivre et les secrets mélanges dont chacun fait sa marque de fabrique.

Ce plaisir qui se réveille chaque matin au petit déjeuner, Véronique Le Normand a voulu le retrouver pour vous. Au fil d'un livre qui est un véritable conte gourmand, elle vous invite à une excursion dans ce pays de délices. Courges au gingembre ou Pêches à la verveine, Mûres aux pommes vertes ou Pastèque au pamplemousse... vous allez saliver à la lecture de 100 recettes simples ou plus sophistiquées. Vous n'aurez alors plus qu'une envie : partager cette passion et devenir à votre tour une vraie "fée confitures".


Mon avis

J'ai testé avec succès de nombreuses recettes de ce livre, comme la confiture de pêches à la verveine, la confiture de bananes, d'oignon, d'orange, d'ananas, mais aussi celle de coco, la recette partagée avec vous ci-dessus, m'a amusée et séduite ! Les recettes sont simples, même si parfois certains ingrédients ne sont pas aisés à trouver... Un très bon livre vers lequel on se tourne facilement quand on aime faire des confitures !

Quelques extraits du premier chapitre,


La mère. Elle fait comme elle a toujours vu sa mère faire. C'est une héritière. Dans un premier temps, elle reproduit fidèlement sans même essayer de se comparer. D'ailleurs, elle n'a pas beaucoup de temps et elle en fait de petites quantités.

La fille. Élevée aux petits pots d'amour, bercée au chant de la confiture, elle a poussé comme une fleur. Son parfum préféré, c'est "mûr et musc". Elle dessine. Quand on lui demande ce qu'elle fera plus tard, elle hésite entre... nez chez un parfumeur ou... les Beaux-Arts. Pour l'instant, elle a d'autres chats à fouetter : elle tombe tout le temps amoureuse. Pour se guérir de ses chagrins d'amour, elle a un truc infaillible : elle fait des confitures.

Le fils. Sa grand-mère raconte qu'il est si charmant que là où il passe, il pousse des filles. Lui dit qu'il en cherche une qui a le goût de la myrtille. Que dès qu'il l'aura rencontrée, il lui demandera : vous faites des confitures ? Et que si elle dit oui, il l'embrassera.