samedi 2 janvier 2016

Les rayons de l'angoisse....




L'auteur


Henry Bauchau est né en 1913 à Malines,(Belgique),

Psychanalyste, poète, dramaturge, essayiste, romancier. Son oeuvre, dont l'essentiel est publié en France par Actes Sud, est aujourd'hui traduite dans toute l'Europe, aux Etats-Unis, en Chine et au Japon.




Résumé de l'éditeur

A Paris, dans un hôpital de jour, Véronique, une analyste, prend en charge Orion, un jeune adolescent gravement perturbé. Malgré ses difficultés, elle discerne qu’il est doué d’une imagination puissante et entreprend de l’orienter vers le dessin et la sculpture. Les chemins de l’art et ceux de la vie quotidienne sont semés d’incertitudes et d’échecs, mais dans ses “dictées d’angoisse”, Orion parvient à s’ouvrir à la parole et à mettre en mots ce qui le hante : la peur d’un démon de Paris, qui le rayonnise et le bazardifie...

Mon avis

Pour apprécier ce livre, je pense que le lecteur doit être inspiré par le sujet. Dans le cas contraire l'ouvrage peut paraître long. Dans ce roman, le lecteur est témoin de la thérapie mise en place par la psychologue d'Orion. Pas à pas, nous suivons les différents échanges entre la psy et son patient, les progrès, les échecs, mais surtout la formidable ténacité et l'implication sans faille de Véronique. Sensible à cet univers, j'ai beaucoup apprécié ce livre. L'écriture est accessible, l'ambiance générale du livre est fidèle à l'histoire si particulière qui est racontée. J'ai ressenti très fortement les interrogations, les doutes, les petites et grandes victoires, mais aussi la complicité entre les deux protagonistes. C'est une lecture marquante, à ne pas manquer !



Quelques extraits 

"Je suis, moi aussi, bouleversée par ce qui a eu lieu. Je ferme la porte, je me rassois, je me force à respirer longuement. J'ai été emportée dans
son délire. J'ai aimé sa violence, son malheur, son allégresse déchirante. J'y ai participé car il ne lui suffisait pas de pouvoir délirer librement, il avait besoin que nous délirions ensemble, comme nous l'avons fait déjà.  Était-ce une faute professionnelle de ma part ? Orion a répondu pour moi : On ne sait pas, Madame."

"Il me regarde de ses yeux naïfs, je vois qu'il me croit un peu, mais pas tout à fait. Il aurait préféré être comme les autres et ne pas devoir faire la grande action qu'il a faite alors, ni celles qu'il devra faire encore pour devenir lui-même. S'il y a un plus tard que la banalité quotidienne et le regard des autres n'éteignent pas."

"Il peint les yeux, la bouche et le nez qu'il a fait en creux de rouge vif. Il dit : "C'est terrible cette tête !" Effectivement elle me rappelle des terreurs enfantines et l'effrayante image de l'ogre. A cette époque je me réjouissais comme les autres de la victoire du Petit Poucet mais est-ce j'y crois encore ? Quand on passe tant d'heures, tans de jours en face de la psychose on ne peut s'empêcher de penser que l'ogre a bien des chances de triompher."

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