mardi 16 février 2016

A la trace de Carole Zalberg




A la trace
Carole Zalberg 

Editions Intervalles



Carole Zalberg est une romancière, parolière et critique littéraire née à Paris en 1965. 
Elle a notamment publié 
Chez eux (Phébus, 2004), 
Mort et Vie de Lili Riviera (Phébus, 2005), Et qu’on m’emporte (Albin Michel, 2009), 
À défaut d’Amérique (Actes Sud, 2012),
Feu pour feu (Actes Sud, 2014). 
Elle a reçu plusieurs prix littéraires dont le Grand Prix SGDL du Livre Jeunesse et le Prix Littérature Monde. 
Elle anime aussi régulièrement des ateliers d’écritures et des rencontres littéraires. (édition Intervalles)

Mon avis

Étourdie. 
Je referme ce livre étourdie par les émotions que je n'ai pas vu arriver et qui m'ont parfois submergées. 
Surprise aussi. 
Surprise par cette écriture qui évoque et  interroge plus qu'elle ne raconte, par ces bribes de récits claquées telles quelles, mais aussi par "ce petit monde", cette famille inconnue du lecteur qu'on aurait pourtant presque envie de tutoyer.
Pas de mots ni de phrases superflues. Juste l'essentiel. 
C'est un carnet de voyage en Israël mais aussi une errance dans la vie des autres, remplie d'interrogations qui peinent à trouver réponses.
Lorsque Carole Zalberg évoque son absence d'émotion devant le Mur des Lamentations, je comprends le "trop de noms peut-être". J'ai visité l'an dernier la Maison des enfants d'Izieu (le mémorial des enfants juifs exterminés) et je suis restée presque imperméable à cette liste déshumanisée. En revanche, j'ai été bouleversée par les dessins des enfants, par les lettres destinées à leurs parents et par les témoignages audio.
Ce livre n'est pas un livre d'Histoire, ni un énième ouvrage sur l’antisémitisme. C'est un récit sincère et profond sur les liens familiaux, sur les origines, sur les blessures d'hier et d'aujourd'hui d'un pays tourmenté, mais aussi un formidable appel à la tolérance et à la fraternité.
Merci à Babelio et aux éditions Intervalles pour ce livre que j'ai reçu dans le cadre de l'opération Masse critique, et surtout merci à Carole Zalberg pour son envie et sa capacité à partager.

La maison d'Izieu : http://www.memorializieu.eu/?page_id=2


Une page...




Résumé de l'éditeur


Carole Zalberg a passé, entre le 16 avril et le 16 mai 2015, un mois en Israël dans le cadre d’une mission Stendhal de l’Institut Français, pour un projet de fiction inspirée de la vie de ses trois cousins germains nés là-bas. C’était la première fois en 30 ans qu’elle revenait sur cette terre « magnifique et compliquée ».

Pour sa famille installée en Israël, c’était une évidence, elle viendrait un jour s’établir là, « chez elle ». Mais pourquoi envisager un exil si l’on n’éprouve pas le besoin de se mettre à l’abri d’une hypothétique menace ? Et une terre, quelle qu’elle soit, peut-elle vraiment être synonyme de sécurité ?
À travers ce journal de Tel Aviv, Carole Zalberg explore l’ambiguïté de son lien avec cette « terre promise » et interroge les malentendus d’une famille que l’exil rassemble et éloigne à la fois.

Quelques extraits

"A l'instant, le temps d'une sirène en mémoire des soldats morts au combat. Dans cette ville vrombissante, l'absence soudaine de tout mouvement ou bruit est particulièrement saisissante. Je me prends à rêver d'une telle sirène retentissant dans le monde entier pour chaque mort causée par les hommes. Mais on ne vivrait plus."

"Je l'ai trouvé un peu trop propret et luxueux, cet endroit, avec ses boutiques ultra-chics. A décourager les plus modestes des Telaviviens. Et ça m'a agacée comme si c'était ma ville et qu'en voulant l'embellir on la dénaturait."

"Mais mon petit-fils demande ce que cette injure, juif, signifie et son père lui répond qu'elle n'est rien et les effacés en moi se révoltent et je sais qu'en oubliant nous avons gagné l'ignorance et non la paix."

Aussi dans ma PAL : A défaut d'Amérique...

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