mercredi 12 novembre 2014

Ecrire donne un témoin, ou au moins un miroir...





 

J’avais envie de vous présenter ce livre que je trouve saisissant. Stefan Zweig est pour moi « le Maître » pour traiter un sujet aussi délicat que celui évoqué ci-dessous.

"Lettre d'une inconnue"



La 4ème de couverture

Un amour total, passionnel, désintéressé, tapi dans l’ombre, n’attendant rien en retour que de pouvoir le confesser. Une blessure vive, la perte d’un enfant, symbole de cet amour que le temps n’a su effacer ni entamer.

Une déclaration fanatique, fiévreuse, pleine de tendresse et de folie. La voix d’une femme qui se meurt doucement, sans s’apitoyer sur elle-même, tout entière tournée vers celui qu’elle admire plus que tout.

Avec Lettre d’une inconnue Stefan Zweig pousse plus loin encore l’analyse du sentiment amoureux et de ses ravages, en nous offrant un cri déchirant d’une profonde humanité. Ici nulle confusion des sentiments : la passion est absolue, sans concession, si pure qu’elle touche au sublime.



Mon avis


C’est un livre troublant, presque dérangeant. Mais quelle merveille ! L’écriture de Stefan Zweig est tellement juste qu’il devient aisé d’éprouver de l’empathie pour cette jeune femme éprise d’un amour dévorant depuis sa tendre enfance pour un homme totalement indifférent.

Ce roman oppose véritablement les valeurs d’altruisme et d’égoïsme puisque chacun des protagonistes représente l’une d’elle. L’homme ne reconnait jamais cette jeune femme alors qu’il est le père de son enfant. Elle, s’efface autant qu’elle le peut pour ne pas l’envahir, le déranger et continuer à l’aimer secrètement.


« Celui qui aime projette dans l'autre sa propre image intérieure et s'attend à en voir le reflet. Dans l'amour vrai, on est deux, et il faut savoir préférer l'autre. » (Camille Belguise – Echos du silence)


Ce livre est une lettre, une lettre qui se veut libératrice comme un aveu que plus rien ne peut retenir. On ressent très bien, dès le début de la lecture que la « victime » n’attend plus rien, si ce n’est une délivrance ou le partage d’un amour le temps d’une lecture…



Quelques extraits


« Tous les hommes, tous, m’ont gâtée ; tous se sont montrés bons envers moi, toi, toi seul tu m’as oubliée, toi, toi seul, tu ne m’as jamais reconnue. »


« Toute ma vie, depuis que je suis sortie de l'enfance, a-t-elle été autre chose qu'une attente, l'attente de ta volonté ? »



« Nous dînâmes ensemble dans un petit restaurant. Sais-tu où ? Certainement non ; pourquoi distinguerais-tu cette soirée de tant d'autres semblables ? Une femme entre cent, une aventure dans une chaîne d'aventures déroulant éternellement ses anneaux. Et puis quel souvenir aurais-tu pu garder de moi ? Je parlais très peu, parce que c'était pour moi un infini bonheur de t'avoir près de moi et de t'entendre me parler. Je ne voulais pas gaspiller un seul instant de ta conversation par une question ou par une sotte parole. »


4 commentaires:

  1. Merci pour ce partage très enrichissant,
    Comment ne pas avoir envie de se replonger dans l'univers de Stefan Zweig après la lecture d'un tel article ....

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  2. je l'ai lu il y a vraiment longtemps maintenant mais je me souviens encore à quel point ce roman m'avait marquée à l'époque. Un très bon souvenir de lecture :-)

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    1. Oui, je suis bien d'accord, c'est un livre qui ne peut laisser indifférent ! J'ai beaucoup aimé aussi vingt-quatre heures de la vie d'une femme.

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