A l’occasion de la rentrée littéraire 2014, on a beaucoup entendu parler d’Eric Reinhardt. Je ne le connaissais pas.
Mais voilà, après la lecture de son dernier livre objet de
mon présent billet, je me suis empressée
d’en acquérir deux autres tellement j’ai
aimé celui-ci ! (Le système Victoria et Cendrillon).
L’amour et les forêts - Eric Reinhardt
Editions Gallimard – août 2014
Voici ce qu’on peut lire en 4ème de
couverture :
A l’origine, Bénédicte Ombredanne avait voulu le rencontrer
pour lui dire combien son dernier livre avait changé sa vie. Une vie sur
laquelle elle fit bientôt des confidences à l’écrivain, l’entraînant dans sa
détresse, lui racontant une folle journée de rébellion vécue deux ans plus tôt,
en réaction au harcèlement continuel de son mari. La plus belle journée de
toute son existence, mais aussi le début de sa perte.
Récit poignant d’une émancipation féminine, L’amour et les
forêts est un texte fascinant, où la volonté d’être libre se dresse contre
l’avilissement.
L’auteur
Eric
Reinhardt, né à Nancy en 1965, est romancier et dramaturge. Il vit et travaille
à Paris. Ses deux derniers romans, Cendrillon (2007) et Le système Victoria
(2011), ont rencontré un important succès.
Mon avis
Je
ne m’attendais pas à une histoire pareille ! Une torture psychologique au
sein d'un couple est un sujet que l’on rencontre moins souvent ou que l’on évoque
peu. Quand on parle de violence conjugale, on pense généralement et plus spontanément
à la violence physique. Il s'agit dans ce roman d'un mal bien plus insidieux, on touche à la perversité. Comme une perfusion où le goutte-à-goutte de malveillance imprègne petit à petit sa victime jusqu'à l'anéantir.
Je
me suis laissée emporter et convaincre par cette histoire bouleversante. J’avais
lu auparavant quelques critiques où certains lecteurs ne comprenaient pas la
soumission de Bénédicte et reprochaient à l’auteur une histoire un peu « tirée
par les cheveux ». Peut-être n’ont-ils pas lu ce livre jusqu’à la fin ?
Les derniers chapitres livrent à mon sens les raisons de cette servilité et de
cet abandon.
J’ai
trouvé dans cet ouvrage une analyse psychologique pertinente ainsi que beaucoup
de sensibilité. J’ai partagé avec beaucoup d’émotion les épreuves de Bénédicte
pour me laisser submerger page 328…
J’ai
vraiment beaucoup aimé ce livre ainsi que le style de l’auteur. Un grand merci Eric.
Quelques extraits
« Regardez,
l’ai-je entendu me dire, regardez comme la lumière est belle, vous avez raison
de l’affirmer dans votre livre, c’est à l’automne que la lumière est la plus
belle, aujourd’hui elle est miraculeuse, on la sent vibrer dans l’atmosphère
comme des milliards de particules. J’ai l’impression que si j’avance la main
vers la beauté de cette vision je vais pouvoir la toucher et qu’elle va réagir,
comme quand on pose les doigts sur le pelage d’un chat. »
« Non, le monde se divise entre ceux qui vivent
l’urgence et la beauté suffocant d’une folle passion – et ceux qui ne vivent
pas l’urgence et la beauté suffocante, étourdissante, obsessionnelle, d’une
folle passion. »
« Mais cet amour n’existait pas, c’est son besoin
d’aimer qui a créé chez elle la nécessité de cet amour, elle s’est trouvée
enchaînée à une chimère dont elle savait au fond d’elle-même qu’elle n’avait
pas d’existence, mais à laquelle, malgré tout, elle n’a jamais cessé de croire,
parce que Bénédicte était incapable de vivre sans croire. »
« Il est allé chercher la lumière. Le lierre, au
départ, il est rampant, mais dès qu’il trouve un support pour grimper, il
s’élève vers la lumière. Ce n’est pas comme le gui, il n’est pas parasite, il
ne tue pas les arbres. »
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