Je vous propose aujourd’hui de découvrir, si ce n’est déjà fait, une
auteure que j’affectionne depuis que j’ai lu il y a plusieurs mois un de ses
livres : L’étrange disparition d’Esme Lennox.
Ce livre m’avait littéralement
happé tant par l’intrigue que par l’écriture sensible et féministe. J’ai pour habitude de ne pas lire deux livres
du même auteur à la suite, c’est pourquoi j’ai ouvert le second il n’y a que
deux semaines. Celui-ci, bien que très différent dans la construction de l’histoire,
n’en est pas moins intriguant et émouvant.
"Cette main qui a pris la mienne"
De Maggie O’Farrell
L’auteure
Cette Irlandaise de quarante trois ans a passé sa jeunesse entre le
pays de Galles et l’Ecosse. Elle est devenue journaliste après des études
littéraires à Cambridge. Son premier roman « Quand tu es parti » a
rencontré un tel succès qu’elle a décidé d’abandonner son poste de rédactrice
en chef pour se consacrer à l’écriture.
- Quand tu es parti, octobre 2000 (traduit par Marianne Veron)
- La maîtresse de mon amant, mars 2003 Belfond (traduit par Michèle Valencia)
- La distance entre nous, septembre 2005 Belfond (traduit par Michèle Valencia)
- L’étrange disparition d’Esme Lennox, mars 2008 Belfond (traduit par Michèle Valencia)
- Cette main qui a pris la mienne, avril 2011 Belfond (traduit par Michèle Valencia)
- En cas de forte chaleur, janvier 2014 Belfond (traduit par Michèle Valencia)
Un extrait de la 4ème de couverture – Editions Belfond
Lexie a accompli son rêve : rejoindre Londres pour y devenir
journaliste. Insolente, sûre d'elle, la jeune femme évolue triomphalement dans
le fougueux Soho des sixties, menant de front sa vie professionnelle et de mère
célibataire. Jusqu'au jour où le destin se rappelle à elle...
Quarante ans plus tard, Elina, une jeune artiste d'origine finnoise, vient de mettre au monde son premier enfant. Un accouchement qui a failli lui coûter la vie et dont le souvenir obsédant menace de détruire son couple.
Car depuis la naissance, son mari Ted se comporte de façon très étrange, comme si son inconscient se réveillait d'un profond sommeil. En quête désespérée d'une main qui le guiderait à travers les zones d'ombre de son enfance, Ted va mettre au jour un terrible secret. Un secret qui unit intimement Lexie et Elina...
Quarante ans plus tard, Elina, une jeune artiste d'origine finnoise, vient de mettre au monde son premier enfant. Un accouchement qui a failli lui coûter la vie et dont le souvenir obsédant menace de détruire son couple.
Car depuis la naissance, son mari Ted se comporte de façon très étrange, comme si son inconscient se réveillait d'un profond sommeil. En quête désespérée d'une main qui le guiderait à travers les zones d'ombre de son enfance, Ted va mettre au jour un terrible secret. Un secret qui unit intimement Lexie et Elina...
Mon avis
Une fois encore, l’écriture de Maggie m’a séduite et captivée. L’histoire
est éclatée entre plusieurs voix, comme dans « l’étrange disparition d’Esme
Lennox ». Dans ce roman choral, nous découvrons petit à petit la vie de
Lexie dans les années cinquante et celle d’Elina qui se déroule dans les années
quatre-vingt dix.
Même si la condition féminine est
une fois de plus présente dans ce roman, elle est traitée en arrière-texte. La filiation
et les secrets de famille sont les thèmes majeurs de « Cette main qui a
pris la mienne. »
Je suis toujours autant impressionnée par le talent de Maggie O’Farrell
qui parvient à mêler passé et présent
sans que le lecteur ne se perde. Bien au contraire, elle l'entraîne dans les méandres de la vie de ses protagonistes sans lui lâcher la main, le confronte à l'amnésie omniprésente pour lui offrir le dénouement qu'elle a choisi.
Ce roman est troublant, captivant, émouvant, bien construit et sa chute
à la hauteur des quatre-cents pages qui la précédent.
Quelques extraits
"Doucement elle se lève et, le corps du bébé pressé contre elle, elle descend l'escalier à tâtons, sans quitter des yeux le petit visage. Son fils. Il est sorti d'elle. Elle le sait parce que Ted l'a dit et parce que la forme de son front et la boucle de cheveux qui l'orne lui rappellent son propre père."
"Avoir un bébé vous incite sans doute à revivre votre enfance, se dit-il. Les choses auxquelles on ne pense jamais refont soudain surface."
"Avoir un bébé vous incite sans doute à revivre votre enfance, se dit-il. Les choses auxquelles on ne pense jamais refont soudain surface."
"Je n'ai commis aucun crime, rétorque-t-elle avec un peu trop de chaleur, car l'injustice est encore cuisante. Je sortais d'un examen et j'ai emprunté la porte réservée aux hommes. Je n'aurai par le droit de passer mon diplôme si je ne présente pas des excuses."
"Mon Dieu ! souffle-t-il. J'ai encore fait ce cauchemar... horrible. J'étais dans la maison et j'entendais quelqu'un parler quelque part. Je te cherchais partout, je t'appelais, mais je n'arrivais pas à te trouver. Et puis je suis entré dans notre chambre et tu étais assise dans le fauteuil, je te voyais de dos, tu avais Jonah dans les bras. Je posais la main sur ton épaule et, quand tu tournais la tête, je m'apercevais que ce n'était pas toi, mais quelqu'un d'autre, c'était..."