L’invitation à la Valse
De Rosamond Lehmann
L’auteur
Rosamond Lehmann est née en 1901 à
Bourne End (Buckinghamshire). Elle décède en mars 1990 à l’âge de 89 ans.
Elle fait partie des romancières
anglaises qui traitent avec habileté et précision des sentiments intimes et des
émotions secrètes.
Rosamond a évolué dans un milieu favorisé et cultivé : sa mère était diplômée d’histoire et son père rédigeait des articles pour un journal satirique et était l’auteur de recueils de poésie.
Rosamond a évolué dans un milieu favorisé et cultivé : sa mère était diplômée d’histoire et son père rédigeait des articles pour un journal satirique et était l’auteur de recueils de poésie.
C’est à l’âge de dix-sept ans qu’elle
part à Cambridge pour faire ses études
Son roman « Poussière » (1927)
sans être autobiographique, est largement inspiré de cette partie de sa vie. Ce
livre considéré comme très osé pour l’époque à valu à Rosamond une notoriété
immédiate et internationale.
La romancière épouse en 1928 le peintre
Wogan Philipps et aura deux enfants : Hugo et Sally.
D’autres romans sont également inspirés de sa vie : «Intempéries » (1936 qui fait suite à L’invitation à la valse) où son héroïne Olivia doit faire face à l’échec de son mariage et devient la maîtresse d’un ami d’enfance et « Une note de musique » dans lequel elle analyse le comportement et l’indifférence d’un couple
D’autres romans sont également inspirés de sa vie : «Intempéries » (1936 qui fait suite à L’invitation à la valse) où son héroïne Olivia doit faire face à l’échec de son mariage et devient la maîtresse d’un ami d’enfance et « Une note de musique » dans lequel elle analyse le comportement et l’indifférence d’un couple
Comme pour Olivia, le mariage de
Rosamond est un échec et elle deviendra la maîtresse notoire du poète Cecil Day
Lewis. Ce dernier divorcera, mais hélas pour la romancière, le poète épousera
une jeune actrice. Ce sera pour elle un affront et une blessure qu’elle aura beaucoup de mal à
surmonter.
Un autre livre marquant est l’autobiographie
« Le Cygne au crépuscule » dans lequel elle relate les émotions éprouvées à la naissance de sa fille Sally et lors de
son décès brutal à l’âge de 24 ans des suites d’une polio.
4ème de couverture
La relecture aujourd’hui de l’invitation
à la valse, outre la parenté de son auteur avec le Valery Larbaud d’Enfantines
qu’elle explique révèle assez bien le parfum de scandale qui entoura Rosamond
Lehmann dans les lettres anglaises.
Car l’érotisme voilé de ce roman –qui ne
déparerait pas une œuvre de Nabokov- emporte le lecteur dans un tourbillon d’humour
et de sensualité qui ne finira jamais de tourner aussi longtemps qu’il y aura
des jeunes filles en fleurs et qu’on se souciera de ce sentiment bien mystérieux
et souvent pervers qu’on appelle l’amour.
Livres
traduits en français
Poussière, Plon, 1929 (rééd. Phébus, 2009)
Une
note de musique, Plon, 1931
L'Invitation
à la valse, Plon, 1933
Intempéries, Plon, 1936 (rééd. 10/18, 1982)
Adieu
chansons !, Plon, 1940
La
Ballade et la Source, Plon, 1946
L'Enfant
de la bohémienne, Plon, 1948
Le
Jour enseveli, Plon, 1953 (rééd. Phébus, 2010)
Le
cygne au crépuscule: Fragments de vie intérieure, Plon, 1968
L'Arbre
de mer, Plon, 1978
Nous sommes en 1920 à Little Compton. Olivia est la fille
de l’héritier et ancien Directeur des papeteries de Tulverton, aujourd’hui à la
retraite. Elle évolue donc dans un milieu favorisé, même si la guerre a largement contribué à la diminution de leur train de vie.
C’est un grand jour, celui de son
anniversaire ! Elle recevra de ses parents pour ses dix-sept ans, un cadeau
qui la comble : une soie rouge qu’elle confiera à sa couturière pour que
cette dernière transforme l’étoffe en robe de bal.
Ce premier bal où elle doit se rendre
avec sa sœur Kate et un cousin éloigné qui, selon les règles de bienséance,
doit les accompagner pour être leur
cavalier.
Olivia rencontre lors de cette soirée
des jeunes gens très différents les uns des autres. Elle se lie d’amitié avec
certains mais fuit devant le comportement étrange d’un invité affublé d’un tic qui
semble en savoir bien plus qu’elle sur la vie et les relations amoureuses…
Mon avis
J’ai trouvé ce livre intéressant et
comme pour « Poussière » l’analyse est fine et ciselée. Si le sujet
est léger, on ne tombe jamais dans la sensiblerie ou la mièvrerie avec cette
auteure.
Sont relatés avec sensibilité, émotion,
humour et même dérision, les rêves, les espoirs, l’exubérance, la naïveté, la candeur mais aussi le début de la volupté
et de la sensualité d’une jeune fille de dix-sept ans.
Olivia vit très fortement les différents
épisodes de cette soirée comme on peut les vivre à son âge, et c’est en cela
que je trouve Rosamond Lehmann brillante, car j’avais presque dix-sept ans
quand j’ai lu son livre !
Quelques extraits ?
« - Cette jeune fille en vert, avec une petite
cape, c’est ma sœur, dit Olivia.
Il n’allait
certainement pas exercer sa critique sur
Kate. Celle-ci dansait pour le moment avec le docteur Parkes ; il l’examina
d’un œil froid et incisif.
-
Hum !
La jeune fille chaste et pure. Une véritable nymphe. Une nymphe à l’eau
de guimauve. Bon Dieu ! Il y a bien, dans toute cette salle, en fait de
sex-appeal, juste de quoi émoustiller un canari ! Mais qu’est-ce que vous
avez, ô vierges d’Angleterre ?
« Je me demande si je vais continuer ce journal. »
Et après une nouvelle pause :
« Avis aux jeunes rédactrices de journaux intimes.
« Avis aux jeunes rédactrices de journaux intimes.
« Soyez indulgentes envers vous-mêmes. Cachez vos
pires défauts, laissez de côté vos plus honteuses pensées, actions et
tentations. Accordez-vous toutes les bonnes et intéressantes qualités que vous
voudriez avoir, et que vous n’avez pas. S’il vous arrivait de mourir jeunes,
quelle consolation serait-ce pour vos parents de connaître la vérité, et d’avoir
à se dire : « Ce n’est pas une perle que nous avons perdue, c’est un
pourceau » ? »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire