l'amour sans le faire
de Serge Joncour
Editions Flammarion - 2012
Je ne connais pas encore suffisamment l’œuvre de Serge Joncour pour donner un avis objectif sur son écriture que je découvre avec ce livre.
Cependant, je peux dire que j'ai beaucoup aimé son style que je compare à celui d'Olivier Adam.
L'auteur
Il publie son premier roman, "Vu" en 1998 aux éditions La Dilettante.
Il est à la fois timide, discret, et assez maladroit. Ses romans sont traduits en quinze langues.
Ses livres les plus populaires
L'homme qui ne savait pas dire non - Flammarion - 2009
Combien de fois je t'aime - Flammarion - 2008
L'idole - Flammarion - 2004 (adapté au cinéma)
U.V. - La Dilletante - 2003 (adapté au cinéma)
Situations délicates - Flammarion - 2001
Vu - La Dilletante - 1998
L'histoire - 4ème de couverture
Après dix ans de silence, Franck téléphone un soir à ses parents. Curieusement, c'est un petit garçon qui décroche. Plus curieusement encore, il s'appelle Alexandre, comme son frère disparu des années auparavant. Franck décide alors de revenir dans la ferme familiale. Louise, elle, a prévu d'y passer quelques jours avec son fils. Franck et Louise, sans se confier, semblent se comprendre. "On ne refait pas sa vie, c'est juste l'ancienne sur laquelle on insiste", pense Franck en arrivant. Mais dans le silence de cet été ensoleillé et chaud, autour d'un enfant de cinq ans, "insister" finit par ressembler à la vie réinventée.
Mon avis
Une analyse très intéressante sur les relations familiales. Franck, un écorché vif au cœur tendre, a fuit la maison de ses parents il y a bien longtemps pour construire sa vie comme il l'entend en dehors de cette existence à la campagne qu'il trouve médiocre. Un jour de déprime, il décide sur un coup de tête de rentrer chez lui, dans la ferme de ses parents...
Ce livre c'est un bouillon d'émotions refoulées, de sentiments inavoués, mais c'est aussi une bouffée d'optimisme, de gentillesse, d'amour et de simplicité. J'ai lu ce livre avec beaucoup de plaisir et je sais que je lirai très prochainement "L’écrivain National" du même auteur !
Quelques extraits
"Ce que Franck disait de sa famille, quand on lui posait la question, c'est qu'ils s'étaient fâchés. Tout le monde en porte en soi, des être comme ça, qui existent à l'état de fâchés, qu'on ne voit plus, mais qui sont là, amis ou frères, anciens amants, on est fâché, on ne se voit plus, on s'en tient là."
"Elle est sûre d'une chose, plus jamais elle ne pourra faire l'amour avec un homme pour lequel elle aurait des sentiments, elle ne supporterait plus cette manière d'affoler l'affection, ce risque fou auquel ça expose d'aimer."
"Ne pas pouvoir s'aimer, c'est peut-être encore plus fort que de s'aimer vraiment, peut-être vaut-il mieux s'en tenir à ça, à cette très haute idée qu'on se fait de l'autre sans tout en connaître, en rester à cette passion non encore franchie, à cet amour non réalisé mais ressenti jusqu'au plus intime, s'aimer en ne faisant que se le dire, s'en plaindre ou s'en désoler, s'aimer à cette distance où les bras ne se rejoignent pas, sinon à peine du bout des doigts pour une caresse, une tête posée sur les genoux, une distance qui permet tout de même de chuchoter, mais pas de cri, pas de souffle, pas d'éternité, on s'aime et on s'en tient là, l'amour sans y toucher, l'amour chacun le garde pour soi, comme on garde à soi sa douleur, une douleur ça ne se partage pas, une douleur ça ne se transmet pas par le corps, on n'enveloppe pas l'autre de sa douleur comme on le submerge de son ardeur."
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